dinsdag 13 april 2010

Oh Barbara... (4): "Mes insomnies" - Troostliedje voor de slapelozen

A voir tant de gens qui dorment et s'ndorment à la nuit,/ Je finirai, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,/ A voir tant d'yeux qui se ferment, couchés dans leur lit,/ Je finirai par comprendre qu'il faut que je m'endorme aussi,/ J'en ai connu de grands, des beaux, des bien bâtis, des gentils,/ Qui venaient pour me bercer et combattre mes insomnies,/ Mais au matin, je les retrouvais, endormis dans mon lit,/ Pendant que je veillais seule, en combattant mes insomnies, A force de compter les moutons qui sautent dans mon lit,/ J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits,/ Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies,/ Labourage et patûrage ne sont pas mes travaux de nuit,/ Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits,/ J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies,/ Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit,/ J'ai déjà connu l'enfer, connaitrais-je le paradis?/ Le paradis, ce serait, pour moi, de m'endormir la nuit,/ Mais je rêve que je rêve qu'on a tué mes insomnies,/ Et que pâles, en robe blanche, on les a couchées dans un lit,/ A tant rêver que j'en rêve, les voilà mes insomnies,/ Je rode comme les chats, je glisse comme les souris,/ Et Dieu, lui-même, ne sait pas ce que je peux faire de mes nuits,/ Mourir ou s'endormir, ce n'est pas du tout la même chose,/ Pourtant c'st pareillement se coucher les paupières closes/ Une longue nuit, où je les avais tous deux confondus,/ Peu s'en fallut, au matin, que je ne me reveille plus,/ Mais au ciel de mon lit, y avait les pompiers de Paris,/ Au pied de mon lit, les adjudants de la gendarmerie,/ O Messieurs dites-moi, ce que vous faites là, je vous prie,/ Madame, nous sommes là pour veiller sur vos insomnies,/ En un cortège chagrin, viennent mes parents, mes amis,/ Gravement, au nom du Père du Fils et puis du Saint-Esprit,/ Si après l'heure, c'est plus l'heure, avant, ce ne l'est pas non plus,/ Ce n'est pas l'heure en tout cas, mais grand merci d'être venus,/ Je les vois déjà rire de leurs fines plaisanteries,/ Ceux qui prétendent connaitre un remède à mes insomnies/ Un médecin pour mes nuits, j'y avais pensé moi aussi,/ C'est contre lui que je couche mes plus belles insomnies,/ A voir tant de gens qui dorment et s'endorment à la nuit,/ J'aurais fini, c'est fatal, par pouvoir m'endormir aussi,/ Mais, si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,/ J'aime mieux vivre en enfer que dormir en paradis,/ Si s'endormir c'est mourir, ah laissez-moi mes insomnies,/ J'aime mieux vivre en enfer que mourir en paradis/

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